Actuellement à Madagascar, l’accès à l’emploi reste un défi majeur pour une grande partie de la jeunesse. Le taux de chômage élevé et la prédominance de l’économie informelle limitent les perspectives professionnelles stables. Dans ce contexte, la formation professionnelle apparaît comme une voie rapide et efficace pour faciliter l’insertion. Elle met en avant des apprentissages pratiques et directement mobilisables.

Mais comment la formation professionnelle peut-elle réellement transformer l’employabilité des jeunes ? Quels secteurs offrent les meilleures opportunités après la formation pro ? Et comment ces parcours peuvent-ils permettre de créer sa propre activité et gagner en autonomie professionnelle ? Les détails dans l’article
Les réalités de l’employabilité des jeunes à Madagascar
Les jeunes malgaches font face à de nombreux obstacles pour accéder à l’emploi. Plusieurs facteurs contribuent à ces difficultés et compliquent leur insertion professionnelle.
Abandon des études pour subvenir aux besoins familiaux
À Madagascar, 3 jeunes sur 10 quittent l’école avant d’avoir terminé leur cycle d’études. La principale raison est liée à la nécessité de soutenir financièrement leur famille [1]. Les revenus générés par les parents étant souvent insuffisants, les adolescents se voient contraints de chercher un emploi précaire. Cette situation limite leurs chances d’accéder à une qualification professionnelle reconnue. Sans diplôme ni formation, ils se retrouvent dans des secteurs peu rémunérateurs, avec des perspectives d’évolution quasi inexistantes.
Le décrochage scolaire crée ainsi un cercle vicieux qui perpétue la pauvreté et fragilise l’avenir des générations. Alors, la formation professionnelle représente une alternative pour ces jeunes, car elle propose des parcours plus courts et adaptés à la réalité économique, leur permettant de travailler sans suivre une longue formation universitaire.
Formation sur le tas souvent insuffisante
Dans de nombreux secteurs, l’apprentissage repose encore sur une formation informelle réalisée directement en entreprise, “formation sur le tas”. Si cette méthode permet d’acquérir certaines compétences de base, elle reste incomplète. Les jeunes apprennent des gestes techniques, mais sans comprendre l’ensemble du processus métier. Cette approche limite leur autonomie et les rend dépendants d’un encadrement constant. De plus, les savoirs transmis varient fortement d’un employeur à l’autre, ce qui crée une absence de standard de qualité. Alors, les entreprises elles-mêmes se retrouvent pénalisées par une main d’œuvre peu qualifiée qui obligerait les entreprises à rechercher un profil qui compense les compétences manquantes. Ce qui représente un coût supplémentaire. Ainsi, la formation professionnelle structurée permet de combler ces lacunes en offrant des programmes adaptés aux exigences du marché.
Décalage entre formation académique et besoins réels du marché
À Madagascar, la plupart du système éducatif académique reste encore trop éloigné des réalités du marché du travail. Beaucoup de jeunes choisissent leur filière sans information claire sur les débouchés existants. L’orientation scolaire privilégie souvent les longues études, alors que certains secteurs nécessitent simplement des formations professionnelles courtes. Cette situation entraîne un déséquilibre entre l’offre de formation et la demande en compétences.
De plus, l’accompagnement à l’insertion professionnelle est insuffisant, ce qui empêche les jeunes de découvrir la diversité des métiers. Les entreprises déplorent ce manque de préparation qui ralentit l’intégration des nouveaux collaborateurs. Les jeunes diplômés arrivent souvent avec une bonne base théorique, mais sans maîtrise des savoir-faire pratiques.

Les atouts de la formation professionnelle pour l’avenir des jeunes
La formation professionnelle permet aux certaines jeunes de mieux comprendre leur futur environnement professionnel et de se préparer à y évoluer rapidement. Plusieurs éléments expliquent pourquoi cette approche est particulièrement adaptée aux réalités malgaches.
Acquisition de compétences pratiques et réduction du fossé avec la théorie
La formation professionnelle se distingue par son orientation vers l’acquisition de compétences directement applicables dans un environnement professionnel. Contrairement aux filières purement académiques, elle privilégie les ateliers, stages et mises en situation. Les jeunes découvrent ainsi le fonctionnement réel de leur futur métier.
Aussi, cette immersion réduit le décalage entre la théorie enseignée et les exigences opérationnelles du marché. Les employeurs apprécient de recruter des profils rapidement opérationnels, capables de s’adapter dès les premiers jours. Pour les apprenants, cette approche est motivante, car elle donne du sens à leurs efforts. Elle favorise aussi la confiance en soi, chaque compétence acquise pouvant être mise en pratique immédiatement.
En rapprochant école et entreprise, la formation professionnelle crée un lien direct entre l’apprentissage et l’emploi durable.
Un apprentissage concret pour accéder rapidement au marché du travail
La formation professionnelle offre aux jeunes la possibilité de créer leur propre activité et de générer un revenu stable. Les compétences pratiques acquises permettent de se lancer dans l’artisanat, les services ou d’autres petites entreprises adaptées au marché local. Cette autonomie professionnelle dépasse le simple complément de revenu. Elle constitue une véritable source de subsistance et d’indépendance économique.
Les jeunes apprennent à gérer leur activité, à organiser leur production et à répondre aux attentes de leurs clients. Les stages et ateliers intégrés dans les parcours fournissent une expérience concrète qui prépare à affronter les défis du marché. En favorisant l’entrepreneuriat, la formation professionnelle contribue à dynamiser l’économie locale et à réduire la dépendance aux emplois précaires. Elle permet également de développer des compétences en gestion, en marketing et en relation client, essentielles pour pérenniser une entreprise.
Les secteurs qui demandent des compétences professionnelles qualifiées
Certaines branches économiques connaissent une demande croissante de compétences spécifiques. La formation professionnelle se positionne comme un moyen de répondre à ces besoins et de préparer des profils capables d’évoluer dans des environnements variés.
Les métiers techniques et artisanaux en pleine demande
Le secteur de l’artisanat et des métiers techniques reste l’un des plus dynamiques du pays. La valeur des exportations du secteur artisanat malgache est passée de 17 millions d’euros en 2019 à 39 millions d’euros en 2024, soit un taux de croissance annuel moyen de 18,1% sur cinq ans. Il regroupe des activités variées, comme la menuiserie, la mécanique, la couture. Ces professions jouent un rôle majeur dans l’économie locale et offrent de nombreuses opportunités d’auto-emploi. Toutefois, elles souffrent encore d’un manque de formation formelle, ce qui limite leur professionnalisation. Les jeunes qui s’y engagent apprennent souvent sur le tas, sans cadre pédagogique structuré. La formation professionnelle apporte ici une réponse en créant des référentiels et en certifiant les compétences. Elle permet d’élever la qualité des prestations et de renforcer la compétitivité des artisans.
Les besoins dans les nouvelles technologies et le digital
Le développement des nouvelles technologies transforme le marché du travail à Madagascar. [2] Les entreprises recherchent de plus en plus de profils maîtrisant l’informatique, la communication digitale et la gestion de données. Ces compétences sont essentielles pour améliorer la productivité et accéder aux opportunités offertes par le marché global. Pourtant, l’offre de formation dans ce domaine reste encore limitée. De nombreux jeunes passionnés par le digital peinent à trouver des parcours adaptés et reconnus. La formation professionnelle permet de combler ce manque en proposant des modules pratiques orientés vers le numérique. Elle ouvre des perspectives d’emploi dans des secteurs variés, allant du commerce en ligne aux services financiers. En s’adaptant aux évolutions technologiques, elle prépare la jeunesse malgache à relever les défis d’une économie de plus en plus connectée.
Le secteur du tourisme et de l’hôtellerie en quête de professionnels qualifiés
Le tourisme et l’hôtellerie représentent un secteur clé pour l’économie malgache, avec des emplois directs, comme dans les hôtels, les restaurants ou les agences de voyage, et des emplois indirects dans le transport ou l’artisanat local [3]. Cependant, les établissements THR peinent à recruter du personnel qualifié, que ce soit en cuisine, au service hôtelier, au bar, à la réception ou dans d’autres postes clés du secteur.
Dans ce contexte, la formation professionnelle occupe un rôle important, puisqu’elle permet d’acquérir les bases indispensables pour exercer dans le secteur THR. En cuisine, par exemple, un parcours d’environ deux ans est nécessaire pour maîtriser les techniques fondamentales et développer des compétences solides. Aussi, la même durée est généralement requise pour se former en tant que serveur, barman ou réceptionniste. Dans l’ensemble du secteur THR, ce temps d’apprentissage permet aux professionnels de consolider leur savoir-faire et de répondre aux attentes des établissements. Par ailleurs, ceux qui font preuve de passion et d’investissement peuvent bénéficier d’une évolution de carrière rapide, car la motivation reste un moteur puissant dans ces métiers.

Conclusion
La formation professionnelle s’impose aujourd’hui comme un outil incontournable pour répondre aux enjeux du marché du travail à Madagascar. Elle offre une solution concrète aux jeunes qui ne souhaitent pas, ou ne peuvent pas suivre de longues études universitaires.
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Références :
[1] : A Madagascar, 3 jeunes sur 10 abandonnent l’école par manque de moyens financiers
[2] : DÉVELOPPEMENT NUMÉRIQUE – Les nouvelles technologies redéfinissent le marché du travail
[3] : Le secteur du THR : orientation et réorientation professionnelle à Madagascar
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